Il faut cultiver notre jardin
Il faut cultiver notre jardin - dimanche 4 mai 2025 à 16h
Deux hommes se croisent dans un jardin. Une joute s’engage : qui de l’Homme ou de la Nature est le plus fort ? Réponse toute en poésie et chansons !
« Le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles. » Ces mots de Christian Bobin ouvrent la représentation et la voie à moult autres citations dites, lues, chantées. Sacré géranium de Dick Annegarn (le même qui, bien des années plus tard, chantera « Adieu verdure/Je vais faire ma cure/D’intoxication » à Pierre Perret) en passant évidemment par Trenet – et Arlette Vincent ! –, de Cicéron (« Si vous possédez un jardin et une bibliothèque, vous avez tout ce qu’il vous faut ») à Stefan Zweig, de Colette et sa mère Sidonie à la comtesse de Ségur, née Sophie Rostopchine, et les fleurs toutes cueillies par une Marguerite croyant bien faire dans Les Petites filles modèles, les comédiens ont tissé un florilège d’évocations de la nature.
Sur le mode du dialogue et de l’adresse directe, le patchwork joliment sculpté d’Il faut cultiver notre jardin ne se contente pas d’épouser la vague verte, ni d’enchaîner les perles, toutes chatoyantes qu’elles soient.
Dans ce qui s’esquisse aussi comme un éloge de la simplicité, Christian Dalimier et Valéry Bendjilali tantôt démontent le marketing écologique (et le coût environnemental astronomique de capsules de café vendues pour être « 100 % recyclables »), tantôt louent la vertu de cultiver ses propres talents, tantôt dressent l’inventaire des innombrables jardins qui, du quotidien trivial à l’extraordinaire, peuplent nos imaginaires.
Pas d’effets spéciaux ici, à moins qu’un kazoo monté sur arrosoir n’entre dans cette catégorie, ni de leçons assenées, mais de l’humour bon enfant, une dramaturgie efficace et rythmée, la complicité d’un duo aux chemises opportunément fleuries.
Il faut cultiver notre jardin ouvre de fines et nécessaires brèches vers la pensée du vivant, qu’il célèbre en même temps que la littérature, dans un élémentaire et doux théâtre de verdure. On en sort avec l’envie de se plonger dans la poésie d’Anna de Noailles et d’arpenter les allées d’un jardin botanique avec un amoureux des plantes.
Marie Baudet – La Libre
Dès 12 ans – Durée : 1h
Abonnement: 11€ / 10€ (senior, chômeur)
Prévente: 13€ / 12€ (senior, chômeur)
Le jour même: 15€
15-25 ans: 1€ (réservation par tél 48h avant max)
Article 27: 1.25€ – PASS 3 CC: 1€